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Date de création : 25.11.2012
Dernière mise à jour : 18.05.2025
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Le trésor de la planète

Publié le 10/07/2017 à 22:29 par wytelia Tags : jim hawkins long john silver au trésor planete pirate disney

"Viens, il existe un nouveau monde où la Lune est toujours blonde et les étoiles restent allumées. Ne crois pas tout ce qu'on raconte, ce qu'on peut lire dans les contes si tu veux voir la LIBERTE !"

David Hallyday, Un homme libre

Il était une fois un pirate nommé le Capitaine Flint. Ecumant les mers, il avait amassé au cours de ses raids un fabuleux trésor qu'il avait caché sur une île dont l'emplacement et de l'île et du trésor n'étaient indiqués que sur sa carte. Jim Hawkins est un jeune garçon fasciné par cette légende qui ne date que d'à peine dix ans, sa mère tient une auberge et un soir de tempête débarque un marin nommé Billy Bones détenant parmi ses affaires une carte, LA carte du trésor de Flint qu'il pu dérobé avant de filé. Mais il finit par mourir peu aprés et Jim entre en possession de la carte que l'ancien équipage de Flint cherche avidement a récupérer pour s'accaparer le trésor. Montrant la carte à une connaissance, une expédition est montée pour faire voile sur l'île au trésor, ainsi commence la grande aventure.

 

La Planète au trésor est l'adaptation Disney du fameux roman L'île au trésor. A titre personnel ma première expérience avec cette oeuvre fut la série animée japonaise de 1978. Le personnage charismatique et haut en couleur de Long John Silver m'avait profondément marqué, avec un caractère si complexe que même au sein de la série, même lui avoue parfois ne pas se connaître tout à fait, une seule personne y arrive : sa femme.

Je suis vraiment obligé de m'attarder dessus pour vous faire comprendre à quel point je l'aime. C'est un homme libre, jovial qui attire la sympathie autour de lui, chaleureux et assez protecteur envers le jeune Jim. D'un autre côté, cet homme est sournois, calculateur, qui ne se bride d'aucune forme d'éthique ou de morale ce qui le pousse parfois à la cruauté, son rire charmant et sonore en devient alors terrifiant. Il est unijambiste, handicap qu'il gère habilement puisqu'il se bat au corps à corps comme personne, il a un physique très imposant mais au visage charmant, une sorte de mélange parfait entre Jean de Florette et Hagrid. Il est également toujours accompagné de son perroquet Capitaine Flint (oui, le même nom que son ancien capitaine). Plus que le capitaine Crochet dans le Disney Peter Pan, c'est Silver qui inspirait mes rêves de piraterie quand j'étais gosse et encore aujourd'hui puisque mon premier personnage de jeu de rôle fut créé à partir de lui, sauf qu'il est pas unijambiste, il a une femme japonaise au lieu d'être africaine et il a tourné le dos à la piraterie.

 

Voilà maintenant que j'ai parlé de ma vie et de l'animé, passons à ce qui nous interesse : la version Disney. Les studios avaient déjà fait une adaptation live dans les années 50 que je n'ai pas vu. Pour ce coup-ci, en 2002, suite à l'échec commercial d'Atlantide l'empire perdu, ils persistent dans le domaine de la science-fiction en transposant cette histoire dans l'espace. L'histoire et les noms des personnages sont les mêmes. Sauf qu'au lieu de sa particularité d'être unijambiste, John Silver est ici un cyborg, ce qui approche plus encore son apparence avec son nom.

 

Comme on est chez Disney, plusieurs personnages sont des animaux anthropomorphes, en plus de races extra-terrestres originales, reste que Jim et ses parents sont humains. Déjà ça fait bizarre parce que même étant habitués, dans les films d'animations Disney soit les animaux parlent mais restent des animaux à leur échelle normale (Bernard et Bianca, La belle et le clochard, les 101 dalmatiens...) soit il n'y a pas d'humains et on est dans un monde d'animaux antropomorphes comme Mickey et sa bande par exemple. C'est rare de voir humains et animaux coexister dans la même échelle de taille et d'apparence, cela dit la Planète au trésor montre dés le début que c'est un univers riche d'une multitude de créatures diverses donc cela ne gêne pas longtemps.

 

En route pour l'aventure !

 

Le film explore au-delà de la quête de l'équipage du fabuleux trésor de mille univers du Capitaine Flint un horizon très peu exploité par Disney jusqu'à présent : l'apocalypse de l'adolescence. Je la citais dans l'article précédent (quel hasard !). Jim Hawkins dans l'animé japonais est très jeune, on lui donne pas 13 ans comme le dit le générique en VF, guère plus dans le roman de base. Ici c'est un adolescent en souffrance qui se cherche mais a bien du mal à se trouver, résultat des absences répétées puis départ définitif de son père dont il cherchait enfant l'affection. Sa mère devant gérer l'auberge de l'amiral Benbow seule en plus d'élever son fils était souvent surmenée et l'attitude de son mari la faisait pleurer, à présent Jim lui apporte des soucis. Pour une première fois, ou en tout cas une des rares fois que ce thème glissant est abordé, il est mené avec brio. Nous avons ici un jeune homme rêveur qui est frustré que personne ne le regarde pour ce qu'il est, il n'est aux yeux des autres que ce que les autres considèrent qu'il est : un ado à problèmes, délinquant, provocateur, forte tête et casse-cou. Cette considération le rend d'autant plus fragile qu'il se ferme comme une huitre. 

 

Oui Ariel était une ado, mais ce n'est pas traité de la même manière, sans parler de la romance somme toute assez simpliste entre elle et Eric qui la fait se décider à quitter son monde pour la terre, un peu aussi parce qu'elle brûle de désir de connaître ce monde qui la fascine bien sûr mais c'est en premier lieu pour retrouver son surfacien, du coup quand on regarde enfant on ne se pose pas nécessairement de questions mais quand on le regarde adulte, on est quelque peu circonspect. A part son père, on ne trouve pas vraiment grand-monde pour remettre en question son désir de tout quitter et dans un sens c'est tout à l'honneur de Mélodie de trouver une véritable alternative à ce problème pour sa mère et elle-même à la fin du deuxième opus. La petite sirène est l'histoire d'une jeune fille racontée pour enfants, La planète au trésor est celle d'un jeune homme racontée pour adolescents et jeunes adultes.

 

Mais il ne reste que nous sommes toujours chez Disney, alors pour les enfants l'histoire s'autorise non pas un mais deux comic-reliefs en la personne du docteur Doppler intelligent mais maladroit et mal assuré qui lance l'expédition pour la planète au trésor et de Ben Gunn ici B.E.N le robot sans mémoire, fantasque et attachant, ohh ça oui il s'attache. Nous avons également le perroquet de Silver, Morph, créature gelée rose polymorphe qui peut aussi changer de couleur et de texture qui est clairement conçu pour amuser les enfants mais qui s'avère très utile.

 

Le film est beau. Mélangeant dessins 2D et animation 3D, il en sort un univers (dans tous les sens du terme) riche et magnifique à regarder. Disney a déployer plus encore ses talents que pour Atlantide. Après les abysses de l'océan,  nous explorons les abysses de l'espace, ce qui est une continuité très interessante. 

 

Jim est engagé sur le navire du RMS Héritage dans le but de participer à la chasse au trésor afin de récupérer suffisement d'argent pour rebâtir l'auberge Benbow brûlée par les pirates poursuivant Bones. Le capitaine du navire est Amélia, femme forte si il n'en est, s'adaptant à toutes situations critiques et s'efforçant de ne jamais perdre pied, étant donné que l'expédition et son équipage reposent sur elle. Mais elle est loin d'être un mur de sentiments, elle sait également aimer et baisser sa garde. Une femme forte n'est pas forcément une foudre à l'épreuve des balles, c'est avant tout une femme qui reste digne malgré les difficultés avec une force morale qui la pousse à continuer à avancer, restant tout de même aussi vulnérable que le commun des mortels.

 

Ces deux-là ont des opinions très divergentes et se disputent souvent, on sait parfaitement selon les codes de l'animation comment tout ça va se finir ^^

 

Que serait une adaptation de l'île au trésor sans le personnage de Long John Silver ? Personnage de grand charisme, beau parleur et somme toute assez mystérieux. Cuisinier du navire, il se voit à ses dépends vite confié l'assistance douteuse du nouveau mousse, Jim, qui n'est guère plus enchanté d'un énième adulte qui le juge sans le connaître. Mais Silver revoit sa jeunesse à travers Jim et décide de le prendre sous son aile et lui accorder la chance qu'il montre de quoi il est capable. C'est alors que Jim, voyant enfin un adulte s'occuper de lui et le considérer avec de la sympathie pour qui il est et non pour ce qu'il devrait être malgré un rude échec (la mort du lieutenant Arrow) s'attache à lui et finit par voir en lui la figure paternelle qui lui manquait, il s'ouvre ainsi et prend confiance en lui.

Tu as en toi les prémices de la Grandeur !   

 

Silver est aussi l'instigateur de la mutinerie, c'est là qu'on se rend compte que le capitaine Amélia n'a rien à envier à Cortès de La route d'Eldorado, choisissant son équipage "avec autant de soin que les disciples du Christ", à savoir une belle bande de grosses brutes prêtes à massacrer des gens pour se faire du blé, sauf que chez Cortès c'était volontaire ^^' C'est justement l'imperfection de Silver, aussi morale que physique qui rend une dimension fascinante envers le personnage, que ce soit dans la version japonaise que dans la version disneyène.

 

 

Les chansons étaient absentes d'Atlantide qui se voulait plus mature que les autres Disney. Dans la Planète au trésor, il n'y en a qu'une. En VO, I'm still here de John Rzeznik se base du point de vue de Jim, un ado perdu qui cherche sa place dans ce grand univers qui ne le comprend pas, les gens ne le voient pas vraiment et voudraient qu'ils changent alors qu'eux restent les mêmes. Un homme libre de David Hallyday aborde le point de vue de Silver et pousse Jim bloqué par l'incompréhension à dépasser les jugements établis, dans le vaste univers il existe d'autres mondes bien plus beaux que celui où il se borne à vivre et il ne tient qu'à lui à prendre en main son destin et mettre les voiles vers l'inconnu et l'aventure pour devenir un homme libre. 

 

Avec une telle histoire, de tels graphismes, de tels personnages, de si belles chansons, sortie au beau milieu de la jeunesse de la génération Y, ce film avait tout les atouts pour devenir un grand succés en son temps, n'est-ce pas ? Il fut même nominé aux oscars en 2003 pour le titre du meilleur film d'animation. Eh bien il fut un cuisant échec commercial aux USA avec un négatif de 30 millions de dollars.  

 

Etait-il trop ambitieux ? Est-il passé inaperçu en son temps au milieu d'autres films d'animation ? Ou tout simplement n'était-il pas un si bon film ?

 

Je ne peux me baser que sur mon expérience personnelle avec ce film : je ne l'ai découvert que 13 ans après sa sortie sur les conseils d'une amie complètement fan. 2002 était en effet l'époque où Atlantide fut le dernier film Disney que j'ai suivit avec passion et le résultat ne m'avait pas déçu mais je m'affirmais de plus en plus en tant que fan de l'animation japonaise (j'étais jeune et con ouais, car en matière de divertissement on peut avoir des préférences mais on est surtout libre d'aimer ce qu'on veut, on peut aimer Disney ET Shrek, on peut aimer les mangas ET les comics) j'ai alors décroché pour un temps les oeuvres Disney, ce qui fit que je suis passé complètement à côté de La Planète au trésor.

 

Néanmoins, TOUS les critiques du film sur youtube, que ce soit Etat:Critique ou Mayo-lek (et je serai vraiment interessé de connaître l'avis de Durendal là-dessus) sont unaniment positifs. Peut être n'est-il pas sorti au meilleur moment, c'est tout le hasard de ce que le Fossoyeur de films appelle "l'époque". La destinée d'un film est en effet souvent liée a des circonstances complètement arbitraires. Conan le barbare en son temps est arrivé au bon moment, au bon endroit et de la meilleure façon possible. La Planète au trésor n'a donc pas bénéficié de ces bonnes circonstances malgré ses critiques favorables à l'époque, la mode de la science-fiction était-elle dépassée ? Considérait-on que ce style n'allait pas à Disney ? Atlantide avait-il déçu plus que de raison ? La concurrence de l'époque était-elle trop écrasante ? Le film d'animation qui a choppé l'oscar cette année, c'était Chihiro de Miyazaki, que je n'ai jamais vu. Ou alors tout simplement parce que ce ne fut pas la meilleure des périodes pour le sortir et se hisser au sommet du panthéon des légendes de l'animation ? La question reste ouverte et je n'ai pas assez de connaissances poussées pour y répondre mais je me la pose vraiment car même 15 ans plus tard, le film est toujours d'actualité et malgré ses quelques passages gagesques un peu forcés il reste magnifique du début à la fin. Il mérite d'être reconnu et je suis heureux que tant de gens s'en souviennent et font ce qu'il faut pour qu'il reste en mémoire, contrairement à Atlantide où la princesse Kida est souvent reléguée au rangs des princesses Disney oubliées.

En ce qui concerne l'avenir, j'espère de tout coeur que Kingdom Hearts 3 aura parmi ces mondes celui de la Planète au trésor, car quoi de mieux pour Jim que de rencontre Sora, un autre adolescent qui s'est lui-même perdu un moment et ne pourraient qu'être de grands amis. Surtout que c'est le dernier épisode du premier cycle, c'est maintenant ou jamais car il y a fort à parier qu'au deuxième cycle Sora et Riku seront devenu des légendes et on changera fatalement de protagonistes.